Pique -Nique avec Miss Afrique

Publié le par Kelidoma

Après la merveilleuse journée de samedi, le programme de Dimanche s'annonçait plus calme mais rempli.
Nous n'avions pas vu Miss Afrique et sa maman depuis le carnaval. LE CARNAVAL ! Il y a carnaval de nuit et carnaval de ...pluie ! Voilà un souvenir encore mémorable, sous des trombes d'eau, les filles déguisées et trempées comme à la Mousson, Miss Afrique d'une humeur massacrante pour cause d'otite et une interruption des transports en commun pour cause de défilé qui nous clouait dans le Centre... Enfin, après coup, en en rit !...
Nous nous retrouvons tant bien que mal à l'heure du RDV. Sacs à dos, sacs à main, sacs à sacs, mains dans le sac et patatrac... on rejoint une table de pique-nique pour installer tout notre fourbi, entre deux fou rires et joies de se retrouver...
Les filles poussent vite, trop vite et on a du mal à imaginer qu'on les a connues foetus... ben oui, La maman de Miss Afrique et moi ,nous sommes rencontrées lors des cours de préparation à l'accouchement et depuis, on ne s'est plus quittées, comme quoi, l'amitié, ça naît parfois dans des circonstances extraordinaires...
Enfin, après avoir jeté notre dévolu et notre nourriture sur la nappe que nous avons installée sur une table, nous voilà parties en "bavardages incessants"*
Val, la Maman de Miss Afrique, me dit que le moral est bon mais la fatigue est là. Elle aussi était "nominée" pour la fête de l'école de sa fi-fille et elle s'est beaucoup plus investie que moi (montage des stands, préparation de gâteaux, tenue de stand... et plus si elle n'avait pas mis le oh-là. Ben oui, elle constate amèrement l'égoïsme et l'individualisme urbain, au départ, ils étaient 40, tous plein de bonne volonté, à la fin, il ne sont plus que 5, dont 3 d'une assoss de parents pour tout ranger... ce constat se passe de commentaire, n'est-ce pas ?). Elle me confie en plus, qu'ils ont des amis qui se séparent, du coup, elle et son mari sont devenus la cible idéale des coups de fil à 1h du mat' pour les confidences et autres déchirements classiques d'un couple qui se brise. C'est difficile, il faut être à l'écoute et impartial et malgré tout, ce genre de choses nous amène à des remises en question sur nos propres couples également... Force est de constater que la vie n'est pas toujours drôle, en particulier le quotidien et qu'il faut souvent prendre sur soi pour ne pas tout foutre en l'air, certains y arrivent, d'autre pas, ainsi va la vie...
On passe ensuite aux discussions sur l'exil (Val est métisse) et sur les difficultés de la vie d'un couple mixte. On évoque Doudou et sa décénie de métropole et le sentiment permanent d'être toujours en transit, on évoque mon sentiment d'être également perdue entre deux mondes, où est ma place ? Ici, là où je suis née, là-bas, là où il est né ? Quand l'un est chez lui, l'autre reste toujours son invité et vivre à l'état d'hôte permanent est très troublant... Quant aux Chouchous ? Ils se sentiront bien là où ils auront vécu le plus longtemps, c'est une évidence ! Avant tout, mon sentiment profond reste l'espoir que notre couple ne vole pas en éclat pour une question de territoire, car pour Chouchou, là où elle sera toujours en équilibre, c'est entre nous !
Nous évoquons le travail, les collègues qui nous entourent et avec lesquels il n'est pas toujours facile de composer... et pourtant, c'est avec eux qu'on passe la majeure partie de notre journée...
Entre deux disputes, voire échauffourées de nos Chouchous, on s'amuse des bobos de l'enfance, des "elle n'est plus ma copine", "je ne veux plus jouer avec elle", " je ne l'aime plus" aux "non je ne veux pas rentrer à la maison", "je veux rester avec Miss Afrique", "Moi, j'ai bien Chouchou"... La chance de voir le monde sur dix minutes au plus de recul !
Je termine chez Val et Miss Afrique où je retrouve son mari. S'en suit une discussion sur la politique, le racisme, l'art, l'Afrique, l'Europe, l'amitié, les différences, l'utopie et le pragmatisme, ces derniers points étant bien ancrés en chacun de nous.... Ma vision sensible, humaine et artistique du monde leur apporte un vent de fraîcheur, tout comme je me nourris de leurs discours et de leurs expériences de la vie, Val et son métissage qui a grandi en Afrique, son mari, pur produit de l'Afrique et d'un pays qui se déchire, lui aussi porteur du sentiment d'exil qui anime aussi Doudou, mais fort comme un roc face à la vie, quelqu'un de profond pour qui j'ai de l'admiration, des vrais amis, qui, à chacune de nos rencontres, me donnent toujours l'envie de pousser la connaissance, de me nourrir de leur essence et de développer des échanges dans une amitié VRAIE !

*remarque que les profs aiment bien inscrire sur les carnets de notes...

Publié dans Le petit Zen du Jardin

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