De retour...
Je me permets d'emprunter au grand poète Martiniquais, Aimé Césaire, ses mots qui collent totalement à notre situation d'aujourd'hui, voici notre "cahier d'un retour au pays natal".
Le "retour au pays natal" c'est pour Doudou et le "cahier", c'est pour moi.
Beaucoup de temps s'est écoulé depuis la dernière fois où j'ai pu coucher mes maux sur mes mots, il faut dire que question temps, j'ai été plutôt limitée mais c'est la vie et son lot et pourvu qu'il soit riche,ça me va.
Nous sommes donc arrivés à Gwada après deux ans et demi d'absence et rien ne change vraiment.
Pour Doudou, bien sûr, il en est autrement. Maintenant que Chouchou est grande (6 ans et demi), il lui montre ce qu'était le ST FRANCOIS de son enfance et franchement, à vrai dire, il n'en reste pas grandchose. Son école s'est transformée en galerie marchande, les petits passages (secrets) ont disparu, la ville se transforme et ses repères se gomment. Comme le déraciné qu'il est (et il en a pris conscience encore plus concrètement il y a quelques temps), il se perd, il se ré-invente ailleurs, avec une autre vie mais non sans nostalgie.
Ses filles ne connaîtront jamais le quartier où il a grandi tel que lui mais l'important est qu'elles connaissent au moins Gwada. Chouchou a émis le désir d'apprendre à parler créole et elle est ô combien encouragée dans ce sens, afin que son métissage soit un bon équilibre entre papa et maman.
Pour Titi, c'est la découverte totale. Il ya eu le long trajet (et ses deux avions) et puis maintenant ce pays où la température reste à 30 jour et nuit, où on dort sous des rideaux en voile (pour se protéger des insectes) où il y a des drôles d'appareils qui tournent et ça fait du vent, où les gens ressemblent en grande majorité à papa et parlent "bizarrement", où on se baigne dans une baignoire immense et infinie, d'un joli bleu turquoise avec des vrais poissons et surtout des vagues qui la font rire aux éclats et où on peut "chiffonner" le sable comme un gommage... bref, pour l'instant, la prise de contact semble bien se faire mais heureusement papa et maman sont là car sinon, comme un escargot, la miss titi serait restée recroquevillée dans sa coquille, observant d'un oeil l'extérieur.
Pour moi, c'est enfin "du temps à tuer" ce qui ne m'a pas été permis depuis des mois. La reprise à la clinique s'est profilée rapidement (janvier) puis l'opportunité de réaliser un "projet" qui je ne soupçonnais pas si rapide s'est concrétisée deux jours après ma reprise. J'ai pu donner des cours aux futures secrétaires médicales de l'IFOM et cette expérience (même si elle a parfois été difficile (niveau timing et fatigue surtout) et déroutante) m'a franchement révélée. J'ai rencontré des gens formidables, qui m'ont donné de belles leçon de vie et qui ont contribué à consolider mon cheminement intérieur. Les semaines ont été parfois longues (en moyenne 50h+parfois des corrections de copie et prépa de cours pendant les week-end) mais si j'ai réussi ce pari c'est aussi parce que Doudou a assuré l'intendance en parallèle auprès des petites avec son congé parental qui se termine en septembre ; il avait donc bien le droit de le finir en apothéose chez lui...
Voilà les raisons de cette si longue absence mais le blog m'a manqué, toutefois, je ne voulais pas le bâcler en y déposant trois mots par-ci par-là à la va-vite.
Les vacances vont donc être l'occasion d'exercer mon verbe, de continuer à mettre en prose notre petite de famille sur l'île aux belles eaux...