L'Ephémère
Petit Papillon, tu te savais joli
Mais tu te sentais seul, Petit Papillon
Aussi seul qu'on peut l'être à 15 ans
Aussi immortel qu'on peut l'être adolescent
Il n'a pas fallu longtemps
pour que Petit Papillon
cherchant à devenir incandescent
tu te frottes à un frelon
Tes jolies ailes attiraient
Comme un présent, il te montrait
salivant à l'excès
avide de goûter à ton nectar virginal
Il se gaussait de prendre sans mal
ton corps pur comme le cristal
Et toi, comme un éphémère
Tu t'ennivrais de paroles remplies d'air
Il savait te donner l'illusion
de l'Amour, Petit Papillon !
Parce qu'il avait la force de l'âge
Tu le croyais très sage
Jamais tu ne soupçonnais
que de toi, il abusait
Il t'a alors convaincue
qu'il fallait assouvir
les désirs tus
de ses amis de plaisir
Alors Petit Papillon
comme un tourbillon
tu as grandement satisfait
les envies
perdant petit à petit
le goût à la vie
tes ailes se sont flétris
image de tout ce que tu as subi
Aujourd'hui brûle encore
au plus profond de ton corps
les humiliations, les salissures
de toutes ces aventures
avoir été objet de plaisir
ne laisse que le goût amer
d'avoir été abusée par des pervers
qui ne cherchait qu'à salir
une âme jeune et perdue
dans une curiosité
trop tôt expérimentée
marquée au fer
chaque étreinte même sincère
réveille la souffrance
d'avoir égarer ton innocence
dans les flammes infernales
de fantasmes de mâles
qui ne rêvaient de toi
que comme pantin de bois