Crise de métamorphose aiguë

Comme beaucoup de femmes, je suis régulièrement atteinte de crises de métamorphose aiguë, celle qui me tient en ce moment est particulièrement marquée, oui, je veux tout changé : LOOK, ESPRIT, FOI...
J'ai mes dreads depuis quelques semaines et malgré quelques tentatives, je n'ai pas encore réussi à les tresser comme il me plaît, RESULTAT : Doudou me regarde faire et défaire un travaille de longue haleine qui consiste à mêler à chaque mèche de cheveux des mèches synthétiques pour donner un aspect RASTA. J'avoue aussi que j'appréhende les réactions de mon entourage professionnel sur ce look particulier, bien que je ne sois pas profondément ancrée de préjugés par rapport au look, j'ai remarqué que tel n'était pas le cas de la majorité et que bien souvent, ce qu'on laisse voir engendre des préjugés parfois infondés. Du coup, je suis partagée entre l'envie d'affirmer ma nouvelle personnalité et le frein qu'elle soit interprétée...
Pourtant, j'en ai besoin, non seulement à cause des évènements récents (personnels et universels) mais aussi parce que ces mues font partie de moi. J'avance sur des oeufs vers ma nouvelle MOI. Je m'affirme dans mon désir d'être plus calme et j'ai déjà remarqué  que, dans les cas d'excitation bourdonnante au travail( 3 lignes de téléphone à gérer ou en attente pendant qu'un patient attent qu'on lui organise examen ou bloc et que d'autres attendre d'être accueillis alors que le médecin va sortir d'un moment à l'autre de son bureau pour en ramener un autre et les K7 à taper qui s'accumulent...) le fait de raisonner en se disant : "chaque chose  en son temps", avec une pensée très forte pour Doudou qui est le plus souvent d'un calme olympien, avait des répercutions très positives sur mes interlocuteurs. Le coeur s'accélère toujours de mon côé, la peau s'exprime toujours par la perte de perles d'eau d'effort, mais la maîtrise de soi donne l'illusion que tout va bien se passer et que chacun va être servi.
J'ai eu la réflexion d'être : "un ange du ciel", hier, par un patient qui justement attendait que j'organise ses rendez-vous alors que le téléphone ne cessait de sonner pour moi et que les patients suivants s'entassaient en attendant leur tour. Sur le coup, je n'ai pas réaliser le ton de cette réflexion, mais avec le recul, je le réalise, mes efforts portent leurs fruits. Je prends sur moi pour garder en tête la zenitude et la communiquer, d'abord aux patients, peut-être après aux collègues mais j'en doute...
Ce que j'aspire avant tout, c'est à viser la nonchalance à la maison, RELATIVISER, parler calmement à CHOUCHOU, être efficace et câline avec Doudou, fusionner avec son esprit. Je me ressource en pensée, m'imaginant au milieu de la Basse Terre, dans  une case ABC, cultivant un petit jardin et profitant d'une vie sans objectif, sans course, un retour complet à l'essentiel.
J'ai souvent envié les tribus qui existent encore dans certains endroits reculés du monde et qui vivent dans le respect profond de leur environement, ne cherchant pas à le changer mais à s'y insérer tout en le préservant.
J'aspire à la PAIX, intérieure et extérieure, LA TRANQUILLITE du corps et de l'esprit ET MALHEUREUSEMENT, l'humain d'aujourd'hui a perdu toutes ces valeurs, on ne sait plus vivre ensemble, c'est pourquoi, je me sens souvent si bien dans un refuge de solitude....seul lieu où je peux vivre les transformations que m'imposent les épreuves et le temps.
Je dois me familiariser avec cette nouvelle personnalité qui finalement me séduit.
P.S. : J'écris sur fond de Djumbé que Doudou est en train de jouer et ce rythme lancinant le fait un bien fou...